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La toile marouflée sur bois

Message Publié : Ven 16 Jan 2015, 19:50
par Le Peintre
La toile marouflée sur bois

Le support bois sera soigneusement préparé. Nous aurons la bonne idée de préparer plusieurs supports afin de ne pas gâcher les matières qui nous sont chers. Aussi, nous commencerons par ponçer nos plaques de contre-plaqués. Nous les rendrons lisses et supprimerons les fibres ayant la tendance naturelle à se redresser. J'en prépare toujours dix à la fois.

Nous ferons chauffer, au bain-marie, notre colle de peau que nous aurons fait tremper la veille. La poudre de peau de lapin doit tremper au moins douze heures. Une fois chaude et ayant l'apparence du miel, à l'aide d'un spalter, nous l'étalerons. Nous encollerons nos supports posés à plat. Lorsque nous aurons terminé ce travail, la colle une fois sêche, nous retournerons les supports afin d'encoller l'autre face. Nous ferons cette opération deux fois sur chaque face.

Nous aurons découpé, dans une toile de lin, (les vieux draps de lin de nos grand-mères feront une excellente toile), des morceaux aux dimensions des supports encollés. Nous tremperons ces morceaux de toile dans notre pot de colle chaude. Avec beaucoup de précautions, car tout cela est très chaud, nous étalerons les morceaux de toile, trempés, sur les supports. Avec le tranchant de la main nous chasserons toutes les bulles d'air. Il faudra faire cela avec un grand soin. L'adhérence doit être parfaite.

Lorsque nous aurons procédé de la sorte, sur toutes les premières faces de nos supports, nous les retournerons pour faire la même opération sur l'autre face. Gardons présent à l'esprit qu'il faudra toujours apposer la même matière sur les deux faces de nos supports. Ce, afin d'équilibrer les tensions et les forces. Elles sont très importantes lorsque la colle sêche.

Le lendemain, lorsque les toiles ainsi marouflées seront bien sêches, nous procéderons à leur enduction. Avec notre préparation de colle de peau, cuite au bain-marie, contenant du blanc de meudon, (craie). Avec un spalter, nous allons déposer, rapidement, notre préparation. Pensons aux trous de la tartine qu'il faut remplir de beurre. Nous allons faire la même opération sur l'autre face des supports. Il y a bien sûr un temps de sêchage nécessaire. On peut hâter le sêchage avec un sêche-cheveux.

Nous déposerons ainsi six à huit couches de cette préparation sur chaque face. Une fois secs, nos supports donneront l'apparence de dalles faites de pierre grossière. Il nous faudra ponçer soigneusement. Nous pouvons commençer ce travail avec une ponçeuse. Ce n'est que pour la finition que nous ponçerons à la main au papier de grains fins (800). Une fois terminé, chaque support offrira l'aspect de l'ivoire poli. Pour ce travail, seule la face choisie pour la peinture sera ponçée. L'autre face pourra l'être grossièrement.

La trame de la toile sera à peine perceptible. Avec le ponçage elle n'offrira plus aucune aspérité. Un support ainsi préparé, hors le feux et l'eau, est quasiment indestructible. Le bois ne pourra plus se fendre. Rien ne pourra atteindre sa structure profonde. La raison première de cette opération est d'offrir une "armature" indestructible au bois et non pas de peindre sur toile. Pour cela il suffira d'utiliser une toile sur chassis. Nous pourrons d'ailleurs préparer nos toiles sur chassis de la même façon, mais sur une seule face.

Je prépare toujours la face arrière de tous mes supports en même temps. En la peignant de deux couches de peinture à l'huile diluée avec de l'essence de térébenthine. Couches croisées. Ainsi, j'ai toujours au moins une dizaine de supports en réserve. Je prépare ces supports de préférence par les journées humides de mars ou d'avril.

CONSEIL
Faisons nos premières expériences avec deux petits supports de formats 2F ou 3F.
C'est un vrai plaisir...

Image

"Le bouquet" - Huile sur toile marouflée sur bois - Format 8F -
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